C’est un jour pour écouter Christine and the Queens
J’ai découvert Christine and the Queens il y a environ 2 ans à la Flèche d’Or (Paris) lors du concours des Inrocks Lab dans lequel elle était l’une des finalistes. Je suis restée abasourdie devant sa prestance scénique & devant l’originalité de son projet musical. Elle est entrée sur scène avec son Mac pour seul accompagnement – car malgré ce que laisse entendre son petit nom, Christine and the Queens est un projet solo.
La plupart des gens dans la salle ne la connaissaient pas, mais elle a réussi à s’imposer dès les premières notes. Sa musique électro-pop, son style un peu glamour, un peu kitsch & sa voix mélodieuse nous ont rapidement convaincus, sans oublier son déhanché qui aujourd’hui encore – j’en suis persuadée – en fait rêver plus d’un. Christine and the Queens nous a offert des morceaux qui allient à la perfection une instru rafraîchissante au beat entrainant, à des lyrics à l’humour décalé. S’y côtoient parfois français & anglais, le tout formant un charmant résultat des plus émoustillant. Elle bluffe l’audience lorsqu’elle interprète le fameux « Who Is It »de Michael Jackson qu’elle parvient complétement à s’approprier.
Rien de surprenant de la retrouver quelques mois plus tard sur le plateau de Taratata, séduisant le public avec son morceau « Cripple ».
« Cause I actually do enjoyed being a cripple »
Et de la voir faire les premières parties d’artistes tels que Lykke Li, The Do, Chairlift… Début 2012, Christine and the Queens a sorti un EP intitulé Mac Abbey où la track « Narcissus Is Back » affirme une fois de plus le talent de la jeune artiste.
Bon, trêve de blabla & allons découvrir l’univers glamour de Christine & de ses Queens, véritable OVNI, qui vient tout juste de signer chez le célèbre label « Because Music » .
Soyons fidèles à nos habitudes, aujourd’hui c’est un jour pour quoi d’après toi ?
Je vous écris un premier janvier 2013. C’est donc une journée parfaite pour l’anti-nostalgie… On peut rêver à ses projets et même espérer un peu.
Christine, d’où viens-tu exactement ?
De l’imagination un peu malade d’une jeune fille.
As-tu toujours baigné dans le monde de la musique ?
Non, absolument pas. Il y a encore trois ans, je me destinais à une carrière théâtrale, et je menais de front des études à l’Ecole Normale de Lyon avec une formation de comédienne au conservatoire. J’avais fait du piano et du solfège dans mon enfance, mais le chant et la composition ont fait irruption dans ma vie en une semaine à peine. Ca a été une vraie révolution pour moi ; j’avais la sensation grisante d’avoir trouvé la bonne manière d’exprimer tout ce qui me tenait à coeur, et la discipline idéale pour mélanger tout ce qui me plaisait – la danse, la photographie, le cinéma.
On a du te poser la question des milliers de fois, mais bon, j’ose ! Qui sont les Queens exactement ?
J’adore répondre à cette question car il me parait important d’expliquer qui les Queens sont ; même si je suis seule en scène, je les considère comme une partie intégrante de mon projet ; elles en sont à la fois l’origine et l’inspiration constante.
Les Queens sont des travestis londoniens que j’ai rencontrés il y a trois ans maintenant ; je traînais beaucoup le soir dans les clubs de la capitale anglaise…j’étais dans un sale état. On pourrait dire que je me jetais consciemment dans des situations éprouvantes car j’avais la sensation de ne pas réussir à trouver ma place (artistiquement, humainement). Et puis un soir, alors que j’étais assise toute seule, les Queens sont venues me parler. Elles jouaient toutes d’un instrument, à l’inverse de beaucoup de performers transgenres qui s’amusent avec le kitsch des playbacks. J’avais été tellement frappée par la force esthétique de leur numéro ensemble que j’étais revenue les voir trois soirs d’affilée. Je pense qu’elles se sont senties touchées.
Si tu pouvais faire un featuring avec l’artiste ou le groupe de ton choix, ça serait lequel ?
Tu as sorti un EP au début de l’année, Mac Abbey, peux-tu nous en parler un petit peu ? Tu as un morceau préféré sur cet EP ?
Cela va faire maintenant un an que j’ai sorti Mac Abbey. Ca a été une étape très importante pour moi, car ça a été ma première sortie « officielle », un peu médiatisée, qui m’a permis de tourner, d’obtenir quelques émissions radio et télé…Je l’ai composé en août 2011, alors que j’étais retournée à Londres. Les émeutes dont tout le monde parlait aux informations venaient d’éclater dans le quartier où j’habitais (vers le nord) ; il y avait un couvre-feu tous les soirs, et on entendait les pétards et les sirènes à la nuit tombée…C’était une atmosphère oppressante, pleine de colère, qui convenait très bien à la Queen qu’est Mac Abbey (une folle furieuse). Je dormais très peu et dansais beaucoup dans des pièces surchargées d’objets inutiles.
Je pense que mon morceau préféré est Narcissus is back, pas seulement parce que c’est celui qui a été mis en avant, mais parce que j’ai eu la sensation d’avoir exprimé avec précision tout ce que je voulais exprimer. Il s’y passe une rencontre entre le mythe de Narcisse, que je trouve très beau, avec une colère que je portais en moi à ce moment-là ; ça a été un vrai exutoire de composer cette chanson.
Maintenant que tu as signé chez Because Music, on peut dire que les choses sérieuses commencent, est-ce que ça signifie qu’il y a un album de prévu pour l’année prochaine ?
Tout à fait. Je prépare même un autre EP que je sortirai en mars, et qui annoncera l’album, normalement prévu pour septembre.
Tu as eu la chance de jouer sur le plateau de Taratata, de faire les premières parties d’artistes plutôt cool comme Lykke Li ou Sébastien Tellier, tu peux nous raconter ces différentes expériences ?
Quel a été pour toi le meilleur album de l’année 2012 ?
Il y a un mélange hallucinant de musique moyenâgeuse, classique, avec du R and B cheesy des années 90, avec une sensibilité asiatique, avec du minimalisme et de la superposition infinie…c’est une impressionnante cathédrale, entièrement réalisée une seule jeune fille.
Quel a été le meilleur concert auquel tu as assisté cette année ?
Je suis allée au premier concert parisien de Le1F au point Ephémère cet automne, et il y avait tout ce que j’aime : de la sueur, un public dansant et flamboyant. L’attitude était à la fois sur la scène et dans la salle.
Ah oui, où est-ce qu’il sera possible de t’écouter chanter prochainement ?
J’attends de savoir toutes mes dates de concert pour vous dire ça précisément, mais je reprends la route en mars…ce sera donc au printemps !
Pour finir, ce soir, c’est un soir pour quoi ?
Sortir danser avec d’imposantes boucles d’oreille.
Vous pouvez écouter Christine and the Queens ici & l’alpaguer sur Twitter @QueensChristine
Allez, bisous.G.
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